kamae: position en garde, possition de combat.
En combat rapproché (à mains nues ou avec une arme blanche), il faut être prêt à porter un coup ou bien à l'esquiver, à le parer. Au fil des siècles, les guerriers on développé des « positions d'attente », ou plutôt « de vigilance », appelées gardes : ce sont des positions du corps et des membres permettant de frapper ou de se défendre rapidement.
Pour être efficace, la garde obéit à plusieurs impératifs :
- elle doit pouvoir être conservée longtemps, donc doit être confortable et permettre un relâchement des muscles ; ce relâchement est également important pour pouvoir porter un coup à pleine puissance ;
- elle doit permettre de frapper sans « appel », c'est-à-dire sans devoir armer son coup, geste de préparation qui renseignerait l'adversaire sur l'imminence de l'attaque ;
- elle doit empêcher l'adversaire de porter un coup aux parties sensible ; on dit que l'on « ferme » sa garde, par opposition à un « ouverture » dans la garde (possibilité pour l'adversaire de porter un coup) ;
- elle doit permettre au combattant de voir ce qui se passe autour de lui.
Chaque domaine et chaque culture a développé des gardes propres, mais elles obéissent toutes aux principes ci-dessus.
Dans les arts martiaux japonais (budo), les gardes, appelées kamae, sont des positions de référence qui permettent au combattant d'avoir des repères. Ainsi, la fin d'un coup est elle-même une garde, et est travaillée en tant que telle.
On peut distinguer :
Aïkido
L'aïkido se veut un art martial défensif. Il n'y a donc pas à proprement parlé de garde, mais une attitude « naturelle » dite shizen tai. La position de référence est la position hanmi, littéralement « moitié du corps » : un pied est devant et la jambe est fléchie, l'autre pied est derrière et la jambe est tendue, les épaules sont de face ; ainsi, le pratiquant est face au partenaire, a une vue globale de son entourage et ne restreint pas sa mobilité tout en ne présentant « qu'une moitié du corps » (en fait, une hanche est devant).
L'aïkido fut en grande partie construit à partir du travail du sabre (kenjutsu), cette position du corps est de fait commune à certaines écoles d'escrime (ryu).
Un des points important est de rester centré sur son partenaire tout en étant attentif à l'environnement (possibilité d'attaques venant d'autres directions), et de gérer la distance (ma ai) afin d'avoir le temps de réagir à l'attaque.